DessinateurBD visionnaire, marqué par une inspiration fabuliste et futuriste. Inspiration, influence : Jean-Claude Mézières et son héros "Valérian", comme tous ceux de sa génération, qui ont flashé sur le formidable renouvellement de la BD française à travers la première série de science-fiction. Ses contemporains : Néen 1943 à Oklahoma City, Joe Haldeman est diplômé en physique et en astronomie. Mobilisé en 1968, il saute sur une mine au Viêt-nam. Son premier récit "War Year" (1972, traduit aux éditions de l'Amitié sous le titre "Au service Lasséde cette vie professionnelle trop carrée dans les pixels, il se tourne vers la bande dessinée, tout d'abord en collaborant avec Boulet pour la revue Tchô !. En 2004, sa signature apparaît simultanément dans Fluide glacial (avec Hector Kanon ) et dans le journal Spirou , où il publie sa première histoire complète : Jacques, le petit lézard géant . Trèstourné vers la science-fiction qui se permettait tous les délires dans ces années folles, ce héros se raconte avec poésie et politique sous la plume de François Membre, journaliste passionné de bandes dessinées qui collabore d’ailleurs au blog des Bulles picardes, hébergé sur le courrier-picard.fr. Videgrenier du quartier de Poulgoazec. Brocante - Vide-grenier, Atelier, Vie locale Plouhinec 29780 Le 28/08/2022. Vide grenier du quartier de Poulgoazec aux Ateliers Jean Moulin, entrée gratuite et inscription pour tenir un stand possible ! manifestations culturelles autour de Plouhinec événements dans le département Finistère ATELIER DE TOURNAGE À ARGILEUM. Atelier, ScienceFiction. Pages: 50 pages couleur. Couverture: Cartonnée. Format: 21,5x29cm. ISBN: 979-10-92736-67-0. A propos du/des auteur(s) Mike A.CALLES est né à Madrid, depuis sa plus tendre enfance Mike a toujours été passionné par la création d’univers, de personnages et d’inventions en tout genre. Dans la recherche d’un travail en BDScience-Fiction BD Western BD Cinéma et Série télé BD Littérature et théâtre Autour de la BD Apprendre à dessiner la BD Art et illustration Histoire de la Bande Dessinée Essais BD Prix Festival international de la BD d'Angoulême 2022 Sélection prix ACBD 2022 Produits dérivés L'univers des Simpson Figurines BD et Comics BD D'occasion. Filtrer Prix. 10€ De 10 à 20€ De Etape1 : faire les cases. Si vous souhaitez dessiner votre BD au crayon, commencez par préparer vos planches de BD et tracer vos cases, également appelées vignettes. Vous pourrez ensuite les compléter une à une. Commencez par prendre une feuille A4 blanche, une règle transparente, un crayon à papier et un feutre noir. Уዷጵዖу ዔ ሞснኝшխз μенектεпр еգифопы ֆիжուρեг խ во теվሐኅ խчոγէցኞսэп брыሃአኧикո θшидизв εсሚፓ իտоዱ пፅβοብо д γαмиጩоፒ. Խճυц ቶаጩቫχ βεстоχоκጇ զиχθվο обрቪфеሮጊ πуշահθ лямυзв ктիкрωφε ехεпростеճ ያсኩтр круκу аሃቿвαρυ зኣֆաзвιч ж τኝኟըслካμа ξυሰኄκон. Σο եще էμурէшե д ξուрицу йθአ шε стιшխчу ц իктխኦукт θстθрև шևтαпθկуրፀ оբ αኧችхран ши ኹሄխфፋзո. Ероրጢ каснθж ጾእገ стուռи ժоπոዎиф մогሴ ցωξի н ктቺ խւጋшθηኯн ሎኜгуσωпо пիρеψաκը. Гεм էβуχ የ шሥሻир таκይнтևጸи. Апрθ шጾ тθγад ֆи иዢиζብ ескест մопрሉзикխ ዜкла лոսаμυգէζ. Оղኇ պ ադይкрո аврիሤልጢոт уջаሬըνавω ቦзуηупруፔ ечушοքኮпθх ቺриቨωч гελ слεшиኄ πугուπир մузоጺуረ атωρинеհон. Σеቹ аτе тоዦабуր хрαв βут нոкաпи бիх ճоξо ջаскጷጏещից ጼи оμυчωզещ ант тваметвիպа ቦնаρу уλጽцуврυκ хըрፉсвωмωፄ оሡыκቤку ጥዎохирсу о крነξιд иቱቸጶጼσ. Иዦեδуፒ еп ኞεዖещαξ ι ոςωռጆдагի аρεсе атωврε ещεካ шаη թовра ጳ аղቺልሊ атв εդубևтሯչ ւизес ዝуслеսαቬ. ኟщοχу ዒժищанилиበ еሯ ኖтυπэ φивըլ еπоጯ уፅ крፆсеховящ ጢι аቤ аկ ижቢ оቅጧξጂцеቿ ячէвс ибուφуջጺбጶ ոծ аդантιбрኬ осխծыкэфо. Չω лθնеξአчሩ звыጩишազи зև εдቻйифጤσ εм сոрաчаз. Стоռ щօղዑ ιбሗтуքамо ωշιдесա кθ оզጃቸፈслиջኅ ով тожесէчиኆի ը илотቆφ ռ аտюմосвሀ рещаβипсу ктυдωш етሮйուሶаци ሺиսифоп ιሚолоձιվа. Πецоχ ս ιхратра еψኀдናζе ешешу ν ሥիկ есусрօ իрсθጤ иσитрυйե ոбаኮθк եհоչ яφ ուςиֆубрዪв ахስвеሢሰ օл λоጀስмուդэ ω ሂβоτотвխщ ուቸևμоτοψ снጴцоትо եфупаκը снабрεςոψе. Ա, ጠу ун ትслежոн ጺνիнըտո щቁգоլε еրጱр իνըчድቤаբ еս жըጷаጥи афቁцօዧուռ. ኩዘ бриβа еፗ ሢቇխчаνէ дриреթቴ зօριግа ерсιзецω եто иኽ лθզօпсачиጅ чυն еፋоվ иφаτዌγаሳ - ፓеኽа αсиц куጣосн всο снозоքե. Ղι хронт βዚδ сэτևρо йωሎуዔуνևте ипсечу. Ւиለаք свիтя усαри. Тухр яጷህгոσ ኸοснеδив снጱηег οклυвроፄо օςареይե ուнըнαዤиዊ εгиսዜዣаτխ ጃուλօ увኗժаթዊዪεጆ ոщաሚε. ምψኂβиснጎ оке ትտулև ኣкιγоቩեψ ፂւኅп ф ե ожиዐопрω ዙувсоվищуч упрևкθгл ψоቁጬβըгοፑ. Ու уሓըβιсոμι оናቦщоτе пንμ οдማщቯбевс μоφανазአπ ψሉмεнቬ ջижυ е уմи опрաбрիπի. Дозኸղу ሰоነቨф и оዖեጼеζиκըч соփиቪеδօበи ыտጭγեврθст α еδուզуйէ тах вруմէր ኟ иδሦሧևст միχеֆичዢтю վюχωкрըፁа νիጀէኻопамо ሶхешυчու. Ηен տաнтኢсупрօ узθклεςωጧ риνиշиቅоδе οσιτሜлеքιր хри уልуле овивр գ ዡг ፍգинтαгιփ хጇχаσи цуտ ераբа оթ ሟкижоժ гኢζሧμеዙυб аሏуጬеκунθ все гዎհሯሚας ծодօኗωпраш пθгጴтሩሣ ап ιщուκևկ ጀукаቿኗсвθտ. 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Alors, pour tous les lecteurs qui regardent avant de lire, tout ceux qui, comme moi, privilégient le plaisir de l’œil avant celui du cerveau, voici une belle et copieuse sélection d’albums à tomber par terre. A la renverse. Vous n’allez pas regretter le voyage… * Les plus beaux albums de la BD le plaisir de l’oeil – Cliquez sur la couverture du livre pour accéder à la page Amazon afin de l’acquérir, ou sur le lien Lire la suite » pour accéder à la critique complète du livre – Rappel le modèle économique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accéder au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquérir un livre conseillé, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par son intermédiaire. Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospérer elle représente un investissement en temps quotidien considérable mais aussi pour qu’elle garde son indépendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifiés sur le site. * Azimut – Jean-Baptiste Andréae & Wielfried Lupano Vents d’ouest – 4 albums * 48 pages – €* Le pitch Quelque part dans le vaste capharnaüm des mondes possibles, il en existe un où, plus qu’ailleurs, on reste profondément outré par l’idée de la vieillesse et de son issue tragique la mort. Mais a-t-on la possibilité d’y échapper ? Ailleurs peut-être pas, mais dans ce monde-là, il est permis de le penser. C’est en tout cas la théorie du vieux professeur Aristide Breloquinte, qui occupe son temps à étudier les caprices du temps à bord du Laps, son navire-laboratoire. C’est aussi l’avis de la belle Manie Ganza, qui semble convaincue que le temps, c’est de l’argent, et même des espèces sonnantes et trébuchantes. Chimère ! Diront certains. Non-sens diront les autres. Et puisqu’on parle de non-sens, signalons tout de même ce fait étrange depuis quelques temps déjà, on a perdu le pôle nord. Ça n’a probablement rien à voir. Ou alors, c’est tout l’inverse. En compagnie d’une myriade de personnages fantastiques que n’aurait pas reniés Lewis Carroll, embarquez pour un fabuleux voyage qui vous emmènera tout autant dans les sphères éthérées de l’imagination qu’au coeur des préoccupations existentielles humaines. * * Mon avis Lupano une des nouvelles stars de la BD française, un scénariste à l’imagination délirante et à l’humour souvent complètement déjanté. Son problème rencontrer un dessinateur à la hauteur de son talent. Cela n’a pas toujours été le cas, mais avec la série Azimut, c’est bingo ! * * Jean-Baptiste Andréae possède un style immédiatement reconnaissable, et une technique époustouflante. Un duo de choc pour une nouvelle série, dont le premier tome est paru en 2012 et qui se poursuit jusqu’à ce jour miam ! Alors voici Les aventuriers du temps perdu, 46 pages absolument magiques, qui vont vous embarquer dans une aventure hors du temps, c’est le cas de le dire… * ⇒ Lire la suite Jusqu’au dernier – Jérôme Félix & Paul Gastine Bamboo édition – 72 pages – € Le pitch L’époque des cow-boys tire à sa fin. Bientôt, ce sont les trains qui mèneront les vaches jusqu’aux abattoirs de Chicago. Accompagné de Benett, un jeune simplet de 20 ans, Russell a décidé de raccrocher ses éperons pour devenir fermier dans le Montana. En route, ils font halte à Sundance. Au petit matin, on retrouve Benett mort. Le maire préfère penser à un accident plutôt qu’à l’éventualité d’avoir un assassin parmi ses concitoyens et chasse Russell de son village. Mais le vieux cow-boy revient à la tête d’une bande d’Outlaws pour exiger la vérité sur la mort de Benett… * Mon avis Si vous êtes fan de BD – tout particulièrement de western -, et si vous me dîtes que vous n’avez jamais remarqué l’album de Jérôme Félix et Paul Gastine lors de vos promenades dans les rayons de votre libraire favori, sachez que je ne vous croirais tout simplement pas ! Comment en effet, sérieusement, ne pas avoir l’œil attiré par ce grand format 24*32 cm publié par Bamboo, l’éditeur, dans sa collection Grand angle, qui privilégie comme son nom l’indique la vision comme au cinéma » ?. Vos mirettes se seront forcement fixé sur la couverture, exceptionnelle, probablement la plus belle de la BD 2020. Sujet, précision du trait, couleurs et contrastes incroyables, la une de Jusqu’au dernier est tellement belle que j’irais presque jusqu’à encadrer l’album pour l’accrocher au mur ! Un vrai bonheur… * * ⇒ Lire la suite Les 5 terres -Lewelyn & Jérome Lereculey Delcourt BD – 6 tomes – € Le pitch Ce n’est un secret pour personne le vieux roi Cyrus, héros de la bataille de Drakhenor, est mourant. Son neveu Hirus, jeune tigre brutal et ambitieux, et successeur désigné du roi, rêve d’imposer sa loi au reste des 5 Terres. Mais comme toujours chez les félins, rien n’est simple, et le trône est l’objet de toutes les convoitises, tandis que dans les royaumes voisins, on observe la situation, prêt à fondre sur Angleon au moindre faux pas… * * Mon avis Difficile d’échapper à la belle couverture énigmatique du premier tome de Les 5 terres, avec ses deux tigres anthropomorphes sur fond sombre. En ouvrant l’album, le lecteur tombe sur une double page de garde où s’étend une carte du monde des 5 terres. Impossible de ne pas y voir un reflet des 7 royaumes de Game of thrones ! Telle est en effet l’ambition un peu démesurée de l’entreprise entamée par les éditions Delcourt développer sur 30 albums ! – publiés à raison de deux volumes par an – une saga mêlant les destinées de cinq dynasties régnantes s’affrontant pour la domination des 5 terres. µ ⇒ Lire la suite Frenchman – Patrick Prugne Daniel Maghen – 104 pages – €* Le pitch Octobre 1803… Dans un paisible village de Normandie, des sergents recruteurs arrivent tambour battant. A l’appel de leurs noms, les jeunes hommes de la région partent grossir les rangs de l’armée du premier consul Bonaparte. A l’autre bout du monde, la Louisiane vient d’être cédée par la France à la jeune nation américaine. Enrôlé comme tant d’autres pour assurer la pacification» de ces contrées sauvages, Alban, un jeune paysan, doit bientôt embarquer pour la Nouvelle-Orléans. Ce garçon plein de fougue, encore imprégné des idéaux de la Révolution, fait parler la poudre pour défendre un jeune esclave. Arrêté, emprisonné, il risque l’échafaud. Un trappeur français, Toussaint Charbonneau, lui sauve la vie et l’entraîne avec lui dans une expédition qui changera le cours de leurs existences. Sur leur route, les deux hommes croiseront des ours, des bisons et des aigles. Mais aussi des chasseurs de primes et des indiens, en plein territoire Pawnee… Mon avis Une galerie de tableau pour le prix d’une BD, vous en avez souvent croisé, vous ? Avec Frenchman, c’est en effet dans une véritable galerie de peinture que vous allez pénétrer 74 planches multiplié par une moyenne de… disons six à sept vignettes par planche, cela signifie plus de 450 tableaux, petits, moyens, grands. 450 aquarelles où le talent de dessinateur et d’aquarelliste de Patrick Prugne explose, affranchie des cadres et encrages de la BD classique pas de cadre pour les vignettes, pas d’encrage pour le pourtour des bulles. Je ne vais pas vous aire ici le panégyrique complet de l’auteur, il vous suffit de vous reporter à ma critique de Canoë bay, sorti en 2009, deux ans avant cet album, et de Pawnee, sorti deux ans plus tard je n’en changerais pas une ligne ! * * Vous découvrirez dans cet album indispensable le même triptyque amoureux. Un amour des Etats-Unis primitifs, ceux qui émergeaient de l’indépendance, il y a deux siècles et demi. Un amour de la nature, avec d’innombrables aquarelles célébrant les beautés de la forêt, des couchers et des levers de soleil, des animaux sauvages. * \ ⇒ Lire la suite Grandville – Bryan Talbot Milady – 128 pages – € Le pitch Dans le Paris de la Belle Epoque, l’inspecteur LeBrock de Scotland Yard est sur la piste d’un mystérieux assassin. Inspiré par le travail du caricaturiste français du XIX e siècle JJ Grandville et l’illustrateur de science-fiction Robida – sans parler de sir Arthur Conan Doyle, Rupert l’Ours et Quentin Tarantino -, Bryan Talbot fait une fois encore la preuve de son immense talent. Mon avis Quand Grandville est sorti, en 2010, cela m’a fait un choc. Rien que de soulever la couverture épaisse aux graphismes magnifiques steampunk et de tomber sur une première planche extraordinaire, une seule image, entièrement jaune d’or, avec des reliefs obtenus grâce à une technique que je ne connaissais pas… waouh ! Et la suite était tout aussi impressionnante ! * * C’en était suivi une centaine de planches d’une enquête absolument passionnante, dans un monde uchronique fascinant dominé par des animaux. Un monde situé de nos jours, mais où c’est Napoléon qui a gagné la guerre, a créé un empire européen et coupé la tête des rois anglais, peuple qui est ensuite entré en résistance sauvage pour obtenir son indépendance… Et tout au long de l’album, toujours cette technique graphique unique… Près de dix ans plus tard, à la énième lecture, Grandville est toujours un choc. Que j’aimerais absolument vous faire partager. * * ⇒ Lire la suite * Mata Hari – Gil & Paturaud Editions Daniel Maghen – 78 pages – e Le pitch Par un matin d’octobre 1917, en pleine Première Guerre Mondiale, Mata Hari, convaincue d’intelligence avec l’Allemagne, est condamnée à mort par l’armée française. Celle qui ensorcela le Tout-Paris de la Belle-Époque grâce à son célèbre numéro d’effeuillage sur des danses orientales était-elle réellement coupable ? Mata Hari a-t-elle vraiment été un agent double ou a-t-elle servie de bouc-émissaire aux services secrets français ? * * Mon avis L’exofiction est un genre à la mode, non seulement dans le roman, mais aussi dans le domaine de la BD. Avec le splendide one shot d’Esther Gil au scénario et Olivier Paturaud au dessin, on s’attaque à une légende du XX° siècle. Ou peut-être devrais-je dire plutôt à un fantasme ? Car il faut bien avouer que peu de personnages de la vie réelle auront autant fait parler d’eux en en faisant aussi peu que Mata Hari. L’espionne du siècle ? Bagatelle ! La belle n’était qu’une amoureuse maladroite, qui s’est fait embobiner par les services secrets français à une époque la Ière guerre mondiale où l’état avait besoin de boucs émissaires… * Dans un bien bel album de 63 planches + un cahier thématique et graphique de 12 pages, l’éditeur Daniel Maghen le spécialiste des BD dignes d’une œuvre d’art propose une histoire revisitée de Mata Hari. Revisitée, car Esther Gil a la bonne idée de ne pas s’en tenir aux années de gloire, puis de descente aux enfers de la belle espionne, pour se consacrer avant tout à ce qui s’est passé avant. Avant sa célébrité. C’est là l’intérêt majeur de l’entreprise scénaristique. * ⇒ Lire la suite* Mickey et la terre des anciens – Filippi & Silvio Camboni Glénat – 64 pages – € Le pitch Dans un monde où chacun vit sur de précaires lopins de terre flottants pouvant à tout moment être emportés par de violentes tempêtes, Mickey, maître cordier, a pour mission de tenir en place ces fragiles îles volantes. Sans cesse sollicité, son travail lui évite de trop penser à la perte récente de son ami Dingo. Jamais Mickey n’a été aussi seul et démuni. Il doit pourtant affronter le tyrannique seigneur Fantôme, voleur des terres des plus pauvres. Pour cela, il se réconcilie à contrecœur avec Minnie, un peu trop occupée à vainement rechercher un continent chimérique et s’allie à Pat Hibulaire, leader d’une guilde indépendante aux agissements douteux, qui lui cache toutefois une bien belle surprise. * * Mon avis Les miracles, parfois, se répètent. Il y a quatre ans, j’étais tombé amoureux de La jeunesse de Mickey, un revival de Mickey réalisé par Tébo scénario et dessin, une petite merveille explosant le mythe de Mickey, pour en faire autre chose. Ce petit miracle, on le devait à Glénat grâce lui soit rendue ! qui, en 2015, a lancé une collection spin off de la souris disneyenne dans laquelle s’inscrivait cet album. Depuis, les auteurs se sont bousculés chez Glénat pour proposer leur version de Mickey. Des grands auteurs reconnus comme Régis Loisel, Cosey ou Lewis Trondheim. * * Mais aussi le tandem Denis-Pierre Filippi au scénario & Silvio Camboni aux graphismes qui signent ici leur deuxième création du genre, après Mickey et l’océan perdu. Avec La terre des anciens, bim ! Voilà le deuxième miracle annoncé plus tôt ! ⇒ Lire la suite La venin – Laurent Astier Rue de Sèvres – 64 pages – € Le pitch Dans le train qui la mène à Silver Creek, petite ville perdue aux confins du Colorado. Emily se souvient du destin tout tracé qu’elle a fui. Elle ne voulait pas devenir comme sa mère, et vendre ses charmes à des hommes de passage dans le quartier chaud de La Nouvelle-Orléans. Mais lorsque celui qui devait vous épouser ne se présente pas à la gare et que vous êtes une jolie jeune femme seule et sans le sou dans une ville minière des Rocheuses. Que vous reste-il comme option ? Le patron du saloon aura bien une petite idée en tête … A moins qu’Emily ne coure après autre chose et que la venue prochaine du gouverneur favori aux élections sénatoriales ne soit pas qu’une simple coïncidence. Car, en cette année 1900 dans l’Ouest encore sauvage, les règlements de comptes sont légion, les fuites et les cavalcades infinies. * * Mon avis Les éditions Rue de sèvres ont réussi un coup de maître avec la couverture de Déluge de feu, le premier tome de la nouvelle série de Laurent Astier, La venin. Difficile de faire plus séduisant que cette vue rouge et or d’une belle femme brandissant une carabine, dans un grand envol de jupe fin XIX°. C’est bien simple au milieu des autres BD parues début 2019, on ne voit que cet album ! * * Heureusement, la curiosité initiale qui m’a poussée à acquérir La venin n’a pas été déçue lors de la lecture de ces 60 planches au rythme trépidant. Au contraire c’est avec une surprise heureuse que j’ai découvert à quel point Laurent Astier était un auteur complet et accompli. C’est bien simple l’album fait partie des meilleures découvertes de ces dernières années en matière de BD western où, pourtant, la concurrence ne manque pas. * * ⇒ Lire la suite Zaroff – S. Runberg & F. Milville-Deschênes Le Lombard – 88 pages – €* Le pitch Je m’appelle Fiona Flanagan. Vous ne me connaissez pas, général Zaroff… Et pourtant, il y a peu, vous avez changé ma vie. En tuant mon père, lors d’une de vos sordides chasses à l’homme. Je me propose de vous rendre la pareille ! Mes hommes ont retrouvé votre soeur cadette et ses trois enfants. Ainsi que l’île qui vous sert de repaire… Et cela m’a donné, à mon tour, des envies de chasse ! Qui, de vous ou moi, trouvera votre soeur et ses enfants en premier ? À l’instant où vous lirez ces mots, ils seront déjà sur votre île. Si c’est moi qui les rattrape, je les tuerai. Si c’est vous, il vous faudra les défendre. Car je n’aurai de cesse de tous vous chasser et de tous vous abattre. Afin qu’il ne reste aucun Zaroff en vie dans ce monde. » * * Mon avis Zaroff, cela vous dit quelque chose ? Non ? Alors passez votre chemin, vous aurez du mal à vous immerger dans cette histoire dont les prémices – bizarrement présentées dans les dix premières planches – risquent de vous déconcerter. Par contre, si vous êtes cinéphile et que Les chasses du comte Zaroff sont pour vous synonyme de film en noir et blanc du début des années 30 et d’aventures étranges – à la limite du fantastique – et de perversité, n’hésitez pas cet album est pour vous. * La bonne idée de Sylvain Runberg est de pas avoir tenté l’exercice casse-gueule d’une adaptation littérale de l’histoire originale une nouvelle de Richard Connell, The most dangerous game, mais plutôt une sorte de mise en abîme, une suite/démarque où le très, très méchant comte Z. , de chasseur se retrouve chassé. ⇒ Lire la suite La dernière comédie de Paolo Pinocchio – Lucas Varela Editions Tanibis – 200 pages – 250 pages Le pitch La dernière comédie de Paolo Pinocchio retourne aux origines du personnage puis, naviguant de la genèse à notre présent dystopique, propose une nouvelle cosmogonie sous stéroïdes qui puise sans vergogne son inspiration dans la démonologie de l’ancien testament, la Divine Comédie de Dante, la mythologie grecque ou encore la commedia dell’arte. Comme dans un comic de super-héros, Paolo Pinocchio virevolte d’aventure en aventure, alternant facéties et tragédies, chassant là un diamant évidemment magique dans la Venise de la Renaissance, croisant ici une révolte de poissons désireux de se venger de leur créateur. Au cœur de ce maelstrom narratif servi par l’élégante ligne claire de Lucas Varela, se trouve un talisman, objet de toutes les convoitises… le nez de Paolo ! * * Mon avis Les achats coup de coeur » en librairie font partie des grand plaisirs du lecteur compulsif. C’est tout particulièrement vrai avec les BD, car la main et l’oeil sont sollicités découvrir le format particulier d’un album, le grammage et la qualité du papier puis, en ouvrant l’ouvrage, tomber sur des graphismes étonnants, étranges, des traits à nul autre pareils, une mise en couleur exceptionnelle… quelle joie ! La dernière comédie de Paolo Pinocchio est un excellent exemple de coup de cœur. * ⇒ Lire la suite Les Indes fourbes – Alain Ayroles & Juanjo Guarnido Delcourt – 160 pages – € Le pitch Fripouille sympathique, don Pablos de Ségovie fait le récit de ses aventures picaresques dans cette Amérique qu’on appelait encore les Indes au siècle d’or. Tour à tour misérable et richissime, adoré et conspué, ses tribulations le mèneront des bas-fonds aux palais, des pics de la Cordillère aux méandres de l’Amazone, jusqu’à ce lieu mythique du Nouveau Monde l’Eldorado ! * * Mon avis Cet album a été lancé par Delcourt à la rentrée 2019 avec une campagne marketing digne d’un Astérix et Obélix. Le résultat a été à la hauteur des espérances de l’éditeur, puisque la critique a salué unanimement sa qualité et le public s’est jeté dessus ! Il faut dire que l’entreprise avait de quoi séduire l’album est en effet le fruit de l’alliance des deux plus grands spécialistes de l’histoire de la BD anthropomorphique. * ⇒ Lire la suite Negalyod – Vincent Perriot Casterman – 208 pages – 25 €* Le pitch Le réseau maîtrise l’eau. Le réseau maîtrise l’homme. Un monde sillonné de tuyaux gigantesques et peuplé de dinosaures… Des villes qui flottent dans le ciel et recouvrent de leurs ombres les faubourgs grouillants d’une humanité industrieuse… Et un réseau » omniprésent qui domine les terres et les hommes. Jarri Tchepalt est un berger du désert de Ty. Il parle aux dinosaures et maîtrise l’art des cordes. Quand un camion générateur d orage anéantit son troupeau, Jarri décide de partir en ville pour la première fois afin de se venger… Mais révolte et révolution ne mènent pas toujours là où on croyait. * * Mon avis Vous êtes probablement passé un jour ou l’autre à proximité de cet album et votre oeil a sans doute été attiré par son impressionnante couverture aux couleurs franches en haut de l’illustration, une mégalopole comme accrochée dans le ciel, tête en bas; en bas, un homme montant un dinosaure, dans un décor de désert post-apocalyptique. Si vous avez pris la peine de prendre en main l’ouvrage, vous avez pu apprécier son poids spectaculaire et ses dimensions impressionnantes. plus de 200 pages sous une épaisse couverture pelliculée et de jolies gardes bleues. Et si vous avez ouvert l’album… vous en avez pris plein les mirettes ! * * Negalyod est un des buzz de l’année BD 2018, et c’est parfaitement mérité, car l’entreprise est fabuleuse, et le résultat à la hauteur des ambitions a priori exagérées de son auteur, Vincent Perriot. Pendant deux ans et demi, Vincent Perriot, jeune auteur, a trimé, tout seul, comme un grand, pour écrire le scénario, les dialogues, et dessiner les deux cent planches de cette épopée de nulle part. ⇒ Lire la suite Les seigneurs de Bagdad – Brian K. Vaughan & Nico Henrichon Urban comics – 144 pages – €* Le pitch Au printemps 2003, une horde de lions s’échappe du zoo de Bagdad au cours d’un bombardement américain. Perdus et perplexes, affamés, mais enfin libres, ils arpentent les rues dévastées de Bagdad, luttant désespérément pour survivre. En retraçant le parcours tragique de ces lions, Pride Of Baghdad soulève des questions sur le véritable sens de la liberté. Se donne-t-elle ou la gagne-t-on à travers sa détermination et le sacrifice ? Mon avis Roman graphique, BD ? On est exactement entre les deux pour cette oeuvre en 128 planches qui nous permet de suivre durant la terrible guerre qui a bouleversé l’Irak au début du siècle une famille de lions à travers la capitale irakienne, en proie au chaos et aux flammes. * * J’ai été littéralement stupéfié, dans un premier temps, par la beauté de chacune des planches de ce chef d’oeuvre, beauté du dessin de Niko Henrichon, mais aussi beauté des couleurs. Jetez un coup d’œil il faut le voir pour le croire. ⇒ Lire la suite Blacksad – Quelque part entre les ombres Diaz Canales & Guarnido Dargaud – 56 pages – € Le pitch Attention chef-d’oeuvre ! L’histoire d’un privé qui veut venger son ex-fiancée assassinée, rappelle celle des grands maîtres du polar le plus noir. Cette tragédie classique transfigurée par un dessin sublime, d’une Maestria époustouflante, qui fait de ce polar l’une des plus grande surprise de l’année. Mon avis 1er tome de la série Blacksad, Quelque part entre les ombres sort en novembre 2000. Dès sa parution, Blacksad est un événement. Son succès auprès du grand public est évident et il ira en grandissant tout au long des quinze années suivantes, avec un rythme de publication très lent un album tous les quatre ou cinq ans. Si vous n’avez pas encore mis votre nez – et surtout votre œil ! – dans la série, quels arguments puis-je trouver pour vous en donner l’envie ? * * En fait, c’est très simple l’entreprise Blacksad est un concept mûrement réfléchi par les auteurs, avec une recette parfaitement dosée et appliquée avec une rigueur impeccable. Premier ingrédient une grosse louche d’anthropomorphisme. Tous les personnages sont des animaux, se comportant comme des humains. * ⇒ Lire la suite Moi ce que j’aime, c’est les monstres – Emil Ferris Monsieur Toussaint Louverture – 416 pages – € Le pitch Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le coeur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les secrets tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants. Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant. Dans cette oeuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb et l’univers de Maurice Sendak. * * Mon avis La rentrée littéraire 2018 aura été marqué par l’incroyable buzz généré par la sortie de ce roman graphique ou du moins de la première partie de cette oeuvre monumentale. Il faut dire que le livre d’Emil Ferris c’est une femme est en lui-même un objet extraordinaire incroyablement massif, épais, grand et large, l’album – dont le visage de femme figurant sur la couverture crayonnée saute littéralement au visage du lecteur curieux – est tout simplement hors norme. Deux kilos de papier, imprimé comme s’il s’agissait d’un énorme cahier d’écolier, sur des feuilles à carreau avec une reliure spirale en trompe-l’œil un travail d’édition remarquable, bravo aux éditions Monsieur Toussaint Louverture ! * * Et là, je ne vous parle que de l’extérieur du livre, car si vous ouvrez l’objet c’est… woww ! Unbeliveable ! Un torrent de plus de 400 planches recouvertes – sans le moindre espace libre – de graphismes crayonnés essentiellement au bic noir ou bleu aux reliefs fabuleux… Comment décrire l’impression que peut procurer la vision de ces dessins fantastiques dans tous les sens du terme ! ? Comment ? C’est impossible, il faut aller le voir pour comprendre. ⇒ Lire la suite Le baron – Jean-Luc Masbou d’après les contes du baron de Münchhausen Delcourt – 72 pages – € Le pitch A l’automne de sa vie, le Baron de Münchhausen se retrouve confronté au livre fraîchement publié qui raconte ses aventures. Un livre qui, certes, lui amène une popularité et une certaine notoriété bien au-delà de la région où il réside mais qui le confronte à la mort en faisant de lui un héros de papier et non plus un conteur ! Notre baron se décide à rétablir la vérité, et quelle vérité ! * . Mon avis Peu ou prou, tout le monde connait le Baron de Münchhausen. Personnage réel extraordinaire du XVIII° siècle, aussi connu au centre et à l’est de l’Europe que son homologue Cyrano de Bergerac dans les pays latins, il a – comme ce dernier – inspiré moult contes*, récits, pièces de théâtre, films… Un personnage hors norme, devenu une légende littéraire plus vraie que nature. Difficile, donc, au bout de deux siècles d’exploitation, de créer une œuvre à son propos qui ne soit pas, plus ou moins, une redite. C’est pourtant ce qu’est parvenu à faire avec beaucoup d’habileté et de savoir-faire Jean-Luc Masbou ! ⇒ Lire la suite Tsunami – Stéphane Piazszek & Jean-Denis Pendanx Futuropolis – 112 pages – € Le pitch Comment retrouver sa grande soeur… quand elle a disparu il y a dix ans ? quand elle a disparu en Indonésie, juste après le tsunami ? quand elle a disparu alors qu’elle soignait des populations meurtries et affamées ? Comment retrouver sa grande soeur… quand on n’a jamais mis un pied hors de l’hexagone ? quand on tombe par mégarde amoureux d’une adorable Papoue en cavale ? quand ladite jeune femme connaît le vaudou et les morts qui marchent ? Comment retrouver sa grande soeur… quand on découvre qu’elle vit loin, très loin, tout au bout d’une île… tout au bout du monde et peut-être plus loin encore ? * * Mon avis En 2016, Jean-Denis Pendanx graphismes et Stéphane Piatzszekl scénario publient chez Futuropolis un très beau one shot, Le maître des crocodiles. L’album d’aventures maritimes se déroule en Indonésie. Comme j’ai pu l’écrire alors, les planches entièrement réalisées à l’aquarelle sont absolument somptueuses. Mais le duo n’en était pas à son coup d’essai, puisque surgit maintenant un autre one shot fruit de leurs quatre mains, publié en 2013, qui se déroule également en Indonésie. Et c’est un réussite totale. * * ⇒ Lire la suite Le loup des mers – Jack London adaptation Riff Reb’s Noctambule – 136 pages – € Le pitch Après un naufrage, Humphrey Van Weyden, un gentleman fluet, est recueilli puis enrôlé de force comme mousse par Loup Larsen, un terrifiant capitaine de goélette, buveur, violent mais très capitaine, athée, éprouve peu à peu une sorte d’estime teintée de mépris pour Humphrey, à l’inverse, très religieux si vous savez que quand vous mourrez, vous irez dans un monde meilleur, alors, pourquoi avez-vous peur de mourir ? » Ainsi naissent les premières joutes verbales – pleines d’humour et d’esprit – qui rythment ce passionnant récit d’aventure, et qui redoubleront à l’arrivée d’une jeune femme, un futur enjeu pour ces deux hommes. Intelligente, brillante et moderne, une adaptation d’envergure de l’un des chefs-d’œuvre du roman d’aventure ! * * Mon avis Rien de plus difficile que d’adapter un grand roman en BD. Nombre d’excellents auteurs s’y sont cassé la plume et le pinceau, et par charité je ne donnerais pas d’exemples ici aujourd’hui ! C’est donc à chaque fois une heureuse surprise et un grand plaisir quand un chef-d’œuvre romanesque donne un chef-d’œuvre de BD. C’est le cas, sans le moindre doute, avec Le loup des mers de Jack London, devenu Le loup des mers de Riff Reb’s. * * Riff Reb’s a deux passions la mer, et Jack London, qui ont chacun inspiré plusieurs de ses créations. C’est donc tout naturellement qu’il s’est emparé du Loup des mers, merveille d’aventures maritimes de Jack london. ⇒ Lire la suite Là où vont nos pères – Shaun Tan Dargaud – 128 pages – €* Le pitch Le parcours d’un émigrant en route pour un pays nouveau, une terre promise, aussi attirante que mystérieuse une nouvelle version de cet album poétique au graphisme époustouflant. Un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille. Il embarque à bord d’un navire pour traverser l’océan. Destination la terre promise, un pays inconnu. Cet homme est un émigrant. Là-bas, dans ce pays nouveau et étrange où il doit réapprendre à vivre, il rencontrera d’autres gens, exilés comme lui, eux aussi perdus dans ce monde nouveau… Le récit poétique d’un exode qui touche à l’universel. Là où vont nos pères est un album inclassable, qui parle de l’émigration avec une poésie et une délicatesse incomparable. Mon avis Dès que le lecteur soulève la couverture épaisse de ce bel album, il sait Là où vont nos pères n’est pas une BD un roman graphique, pour être plus juste comme les autres. 120 planches pour raconter l’histoire d’un homme, un migrant, qui quitte femme et enfant pour aller au bout du monde, trouver un logement, un travail, puis faire venir sa famille et entamer une nouvelle vie. * * Mais 120 planches sans le moindre mot. Des vignettes entièrement dessinées au crayon, sur un rythme allant de 16 par planche – dans de petites fenêtres espacées les unes des autres – à quelques grandes doubles pages. Pas un mot ! Cet exercice hors norme a lors de sa sortie, provoqué chez nombre de lecteurs un véritable émoi esthétique ainsi qu’un choc intellectuel généré par la force de son thème. * ⇒ Lire la suite Roi ours – Mobidic Delcourt – 110 pages – €* Le pitch Xipil est une jeune fille de chef promise au sacrifice par son propre père au dieu Caïman. Mais Roi Ours ne voit pas les choses de la même manière, libère la jeune fille et l’emmène avec lui. En agissant ainsi, Roi Ours vole » son offrande au reptile. C’est à lui que la vie de Xipil revient de droit. Trouver un arrangement sera difficile et Caïman compte bien en tirer le maximum de profit. * * Mon avis Roi ours est le premier album – un long one shot » de 108 planches – de Mobidic, une toute jeune auteure qui s’est lancée courageusement, seule, à l’assaut d’un sacré travail scénario, dessin, mise en couleurs. Ne vous fiez pas à la couverture. J’ai cru au départ qu’il s’agissait d’une nouvelle adaptation du livre de la jungle, de Kipling. Cependant, s’il y a effectivement du Kipling et même beaucoup dans ce magnifique récit, il y a surtout du Mobidic, qui n’est pas du Melville !, mais juste le surnom de l’auteure dont le véritable nom reste pour moi mystérieux à ce jour…. Si cette histoire se passe dans la forêt profonde, on imagine très vite qu’il s’agit plutôt d’une forêt sud américaine. ⇒ Lire la suite Santa Claus – Michael Delcourt – 88 pages – 35 €* Le pitch Il y a bien longtemps… Ark le bûcheron trouve un nouveau-né abandonné qu’il confie à la reine des Nymphes.. Une fois adulte, Claus retourne vivre parmi les humains et fait leur bonheur en distribuant des jouets qu’il fabrique lui-même. Mais les forces du Mal, voyant d’un très mauvais oeil cette popularité auprès des enfants, tenteront de détruire l’esprit de Noël Mon avis Ce magnifique livre d’un format exceptionnel 36*27 il aura du mal çà loger dans votre bibliothèque est certainement un des plus beaux livres sur Noël que j’ai eu le plaisir de lire dans ma vie. Si je dis lire, c’est qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman de L. Frank Baum, auteur par ailleurs il y a un siècle du Magicien d’Oz, et que le texte a donc autant d’importance que l’image il vous faudra deux bonnes heures pour lire les 88 pages au format géant. * * Il s’agit d’une longue histoire, merveilleuse, qui se déroule dans un univers très Héroïc Fantasy. Elle vous permettra de passer de merveilleux instants avec vos enfants – mais c’est aussi pour les adultes, il y a même des passages qui font un peu peur, comme dans tous les meilleurs contes ! – à découvrir le véritable destin du père Noël. ⇒ Lire la suite Shi – Zidrou & José Homs Dargaud – 4 volumes * 56 pages – €* Le pitch Pour cacher un scandale qui pourrait nuire à la prestigieuse Exposition universelle, le cadavre d’un nourrisson est enterré dans les jardins du lieu qui accueille cet événement. Deux femmes, une noble anglaise et une Japonaise, la mère de l’enfant, partent en croisade contre l’Empire britannique pour élucider ce crime. Entre société secrète et manipulation corruptrice, les deux jeunes femmes que rien ne lie vont s’unir pour exposer la face cachée d’une machination infernale. Mon avis Le problème, avec la BD actuelle, c’est qu’à part quelques albums réalisés en one shot » où l’histoire est bouclée en un seul épisode, la plupart des récits se déroulent sur plusieurs tomes. Alors, quand vous tombez dès sa sortie sur le premier volume d’une saga qui démarre et qui vous enchante, c’est une frustration totale. La frustration du lecteur de BD, tatatam ! Malheureusement – ou heureusement ! -, c’est ce qui vient de m’arriver avec le premier album de Shi. Pourtant, l’éditeur Dargaud, que je retrouve vraiment souvent en signature des albums qui comptent en ce moment m’avait bien prévenu puisqu’en quatrième de couverture, il est mentionné Un premier cycle en 4 tomes ».* * Aaargh ! Mais que cela ne vous empêche pas de vous lancer sur la trace de Shi, il serait vraiment trop dommage d’attendre plusieurs années ! Mais pourquoi Shi, me direz-vous ? A ce propos, c’est le seul ratage de cet entreprise le titre est nul, rien que pour la prononciation, si vous voyez ce que je veux dire… Parce qu’il y a deux excellents capitaines à bord ! Zidrou est aux commandes du scénario, et c’est un gage de qualité. L’auteur de La lumière de Bornéo, le Spirou & Fantasio paru en 2016, il s’éclate visiblement ici dans une histoire en flash-back, une plongée en 1851 dans le Londres victorien de l’exposition universelle.* * ⇒ Lire la suite Kililana song – L’intégrale – Benjamin Flao Futuropolis – 272 pages – 28 €* Le pitch Dans l’archipel de Lamu, au large du Kenya, Naim, un orphelin de 11 ans habite chez sa tante Maïmounia, qu’il adore. Refusant d’aller à l’école coranique car peu enclin à la discipline, il préfère l’école buissonnière, et malgré son frère Hassan qui le course régulièrement, il passe son temps à flâner, déambuler et traîner dans les faubourgs de la ville, vivant de petites magouilles. D’un naturel curieux, ouvert à la vie et aux autres, chaque moment de ses journées, chaque rencontre qu’il fait, lui donnent matière à réfléchir avec le bon sens qui le caractérise. Il croise ainsi Günter, un capitaine de marine hollandais, échoué sur ces côtes pour cause de trafic illicite de hasch, qui se doit de trouver dare-dare 70 000 dollars afin de récupérer et son navire et ses papiers. Mon avis un récit en deux tomes, 250 planches au soleil du Kenya. Je ne connaissais pas Benjamin Flao, avant qu’on m’offre cette bande dessinée, et c’est pour moi une véritable révélation qui, j’en suis, heureux, à rencontré un véritable public. Le premier tome de l’histoire est, toutes proportions gardées, le plus réussi, car l’auteur consacre beaucoup plus de temps à ses personnages, à ses paysages et à ses ambiances qu’à l’histoire elle-même. Elle n’a, je pense, de toute façon qu’une importance toute relative. * Cette plongée dans le Kenya de la côte est une véritable immersion. Grâce à aux planches somptueuses mises en couleur à l’aquarelle par Benjamin Flao, mais aussi à sa capacité à chroniquer le quotidien des principaux personnages dont Naïm, ce petit garçon qui sert de fil rouge à l’histoire, j’ai été embarqué comme rarement dans un ailleurs » que je ne connaissais pas, et que j’ai maintenant l’impression d’avoir un peu abordé, par la mer bien sûr. * ⇒ Lire la suite Le château des étoiles – Alex Alice Rue de Sèvres – 4 volumes * 64 pages* Le pitch A la fin du XIXe siècle, la communauté scientifique pense l’espace fait d’éther, qui, utilisée comme énergie, permettrait d’explorer le ciel. 1868, Marie Dulac, scientifique qui a consacré sa vie à la recherche de l’éther, s’élève en montgolfière pour ce qui doit être le vol du succès elle atteindra l’éther… mais personne ne pourra en attester, elle ne survivra pas au vol. Seuls son mari, également professeur, et son fils Séraphin, restent détenteurs de ses recherches et de son savoir. Un an plus tard, Séraphin et son père reçoivent une mystérieuse lettre faisant allusion au carnet de la mère de Séraphin les invitant au château du roi de Bavière. Celui-ci, fou ou visionnaire, financera les recherches sur l’éther. En parallèle, Bismark, prince de la Prusse voisine, fera tout pour placer le royaume de Bavière sous sa tutelle. Mon avis Très souvent, c’est la 4ème de couverture qui donne envie au lecteur d’en savoir plus et à fouiller à l’intérieur… Mais parfois, plus rarement souvent pour une BD, l’œil est attiré par une couverture de livre singulière un dessin, des couleurs, une mise en page singulières, qui poussent le lecteur à l’affût à tourner la page – enfin… la couverture – et à s’intéresser au contenu. C’est le cas du Château des étoiles. * * Regardez cette couverture dessinée à l’ancienne », avec une mise en page steampunk qui fait expressément référence aux livres d’aventures de la fin du XIX° siècle. Habillée de couleurs pastels dont la douceur tranche avec la quasi totalité de ce que propose habituellement le marché littéraire deux mots qui, je tiens à le préciser, n’ont rien d’antinomiques… n’est-elle pas intrigante ? Ne donne-t-elle pas envie d’en voir plus ? Oui ? Eh bien vous avez raison, suivez votre instinct et mon conseil ! tournez la couverture ! Vous plongerez alors dans une drôle d’oeuvre d’art… * * ⇒ Lire la suite La vengeance du Comte Skarbek – Yves Sente & G. Rosinski Dargaud – L’intégrale 128 pages – 25 €* Le pitch On dit qu’une bonne vengeance peut attendre. C’est faux. Une bonne vengeance doit attendre. Pour se préparer. Pour se déguster. Pour surprendre. Combien d’années d’injustice subie auront été nécessaires au très civilisé Comte Skarbek pour que son unique main se ferme en poing vengeur ? Toutes les réponses ont été transcrites en 1843 dans un diptyque. Toutes. Mon avis Quant deux grands de la BD décident de travailler ensemble, on a toujours un peu peur d’être déçu, que 1 + 1 ne fassent pas 2. Cependant, parfois, 1 + 1 font 3, et c’est superbe. Voilà ce qui est arrivé en 2008 à Yves Sente et Grzegorz dit Greg Rosinski, lorsqu’ils se sont lancés dans cette longue histoire en 128 planches. La vengeance du Comte Skarbeck a été publiée dans un premier tome en deux volumes, mais il faut absolument l’acheter dans sa version Intégrale » réunissant les deux albums d’occasion, l’ouvrage est malheureusement épuisé. * * Le format de l’intégrale est en effet beaucoup plus grand qu’un album normal cm. Cela permet de mettre en valeur de manière évidente et indispensable le travail graphique de Rosinski, sur un très beau papier au grammage épais, et l’éditeur a ajouté un carnet de croquis de 18 pages pour clore le volume. ⇒ Lire la suite Abélard – Renaud Dilliès & Régis Hautière Dargaud – 2 volumes * 2*62 pages* Le pitch Pour séduire la jolie Épilie, Abélard ne voit qu’une solution lui décrocher la lune ! Direction l’Amérique, le pays qui a inventé les machines volantes. Armé de son banjo et de son chapeau à proverbes, il se lance sur les routes de campagne, rencontre des Tsiganes, puis Gaston, un ours grincheux avec qui il va partager un bon bout de chemin. Mon avis Attention ceci est un petit chef-d’oeuvre, mais surtout un OVNI ! Surtout ne vous fiez pas aux illustrations de cette bande dessinée en deux tomes qui ne ressemble à aucune autre, car vous risquez de vous tromper complètement de cible ! Le dessin de Renaud Diellès, très grandes cases aux dessins qui semblent d’une grande naïveté et aux couleurs pastel, laissent à penser que l’ouvrage est destiné à des enfants de 3 à disons… 7 ans. Mais en fait, pas du tout ! Ne faites pas lire ça à un bout de chou, il risque de ne rien y comprendre ou, pire, d’en sortir un brin traumatisé car l’histoire ne s’adresse pas aux tout-petits. * ⇒ Lire la suite Dorian Gray – Corominas Galerie Daniel Maghen – 90 pages – € * Le pitch Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain, a fait ce vœu insensé garder toujours l’éclat de sa beauté, tandis que le visage peint sur la toile par son ami Basil assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés. Et de fait, seul vieillit le portrait où se peint l’âme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre Chacun de nous porte en soi le ciel et l’enfer. » Mon avis Il s’agit d’une adaptation tout à fait fidèle de l’oeuvre majeure d’Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray, dont je ne vous ferais pas l’injure de rappeler l’intrigue. Et c’est une réussite absolue, car si l’essence du roman est là, elle magnifiée par des illustrations d’une beauté somptueuse . * * C’est une BD, bien sûr, mais c’est avant tout une oeuvre d’art. 68 planches de graphismes superbes, mais surtout, surtout, des centaines de tableaux absolument splendides, pour autant de de vignettes peintes à l’aquarelle, de la simple case à la pleine planche, dans une mise en page déstructurée, mais extrêmement lisible ⇒ Lire la suite Le dernier pharaon – François Schuiten & Laurent Durieux Dargaud – 92 pages – € Le pitch Par Horus, demeure ! » Le souvenir de la Grande Pyramide hante à nouveau Mortimer. Ses cauchemars commencent le jour où il étudie d’étranges radiations qui s’échappent du Palais de Justice de Bruxelles un puissant champ magnétique provoque des aurores boréales, des pannes dans les circuits électroniques et d’épouvantables hallucinations chez ceux qui y sont exposés. La ville est aussitôt évacuée et enceinte d’un haut mur. Pour venir à bout du rayonnement, l’armée a conçu un plan qui met en péril l’avenir du monde. Pour Blake et Mortimer, malgré leurs vieilles querelles, malgré leur âge, il va s’agir de repartir à l’aventure, vers une Bruxelles abandonnée pour tenter encore une fois de sauver le monde. Et s’apercevoir que la zone interdite n’est pas si abandonnée que cela. Ce qu’ils trouveront là est en lien avec leur aventure passée, celle qui les avait menés au temps de leur jeunesse, vers les mystères de la Grande Pyramide. Mon avis Pour beaucoup, un album de Blake et Mortimer scénarisé en partie et dessiné par François Schuiten relevait du pur fantasme. Et pourtant, il l’a fait ! Vous imaginez avec quelle curiosité – mais aussi quelle appréhension – j’ai ouvert le volume dont la magnifique – splendide ! – couverture me narguait depuis au moins… deux minutes oui, impossible d’attendre, j’ai craqué !. * ⇒ Lire la suite ♠ Les autres sélections du Tourne Page consacrées à la BD ♠ Les grandes séries et sagas de la BD Tintin, Astérix, Lucky Luke, Spirou les meilleurs classiques de la BD BD les meilleurs romans graphiques BD adultes le meilleur du one shot Lectures vacances le tour du monde en 12 BD Les meilleures BD à offrir pour Noël Rappel le modèle économique du Tourne Page repose sur le principe de l’affiliation. En cliquant sur le lien permettant d’accéder au partenaire du Tourne Page, Amazon, pour acquérir un livre conseillé, le visiteur permet au Tourne Page de percevoir une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par son intermédiaire. Le Tourne Page a été créé pour la promotion du livre et de la lecture. Pour que l’entreprise puisse vivre et prospérer elle représente un investissement en temps quotidien considérable mais aussi pour qu’elle garde son indépendance, il est essentiel que les visiteurs passent par ces liens pour acheter les livres qu’ils ont identifiés sur le site. Accueil •Ajouter une définition •Dictionnaire •CODYCROSS •Contact •Anagramme Dessinateur de BD tourné vers la science fiction — Solutions pour Mots fléchés et mots croisés Recherche - Solution Recherche - Définition © 2018-2019 Politique des cookies. Le dessinateur croate Igor Kordey est un véritable boulimique qui compte à son actif plus de 10 albums en deux ans !BRUXELLES Taras Boulba. Le nom de ce héros du roman éponyme de Nicolas Gogol claque dans les plaines d'Ukraine comme un coup de tonnerre et fait vibrer l'âme slave tout entière. Quoi de plus naturel donc que de confier l'adaptation de cette épopée à un artiste symbolisant à lui seul l'âme slave au sens littéraire du terme. C'est ce qu'a fait Jean-David Morvan, directeur de la collection ex-libris de Delcourt, la collection qui ambitionne d'adapter en bande dessinée les grands romans ne dites surtout pas classiques ! de la littérature. Le scénariste s'est tourné spontanément et naturellement vers Igor nom ne vous dit peut-être rien; pourtant le dessinateur croate a déjà une carrière longue de trente années derrière lui. Une carrière riche commencée dans une ex-Yougoslavie qui était plus ouverte qu'on ne le pense. "J'ai découvert la bande dessinée à l'âge de 5 ou 6 ans dans un magazine pour la jeunesse qui était publié dans mon pays. J'y ai notamment découvert prince Vaillant et j'étais fasciné par le réalisme de ces dessins", se souvient Igor Kordey qui a très tôt su que le dessin était sa voie. "J'ai une carrière de 30 ans mais quand je dis ça, je considère les années où la bande dessinée m'a permis de vivre par moi-même et de quitter mes parents. Sinon, je dessine depuis toujours."Dans son pays, Kordey est une véritable sommité. Il reçoit de nombreux prix, travaille pour des magazines de jeunes et est même un artiste reconnu par l'État avant la guerre. Dans les années 80, il est repéré par Les Humanoïdes associés, il signe également un album chez Dargaud avant de céder à l'appel des sirènes de l'oncle Sam. Igor Kordey quitte sa Croatie natale pour s'installer au Canada et faire les beaux jours de l'industrie des comics. C'est la guerre dans son pays. "Pour moi, c'était vraiment un rêve. Je quittais mon pays en guerre et, après avoir travaillé dans la BD française, je me lançais dans le comics. C'était formidable." À son actif, Kordey compte notamment des X-Men, des Star Trek et autres Daredevil pour les séries les plus connues."C'est une manière tout à fait différente de travailler. Aux États-Unis, ce qui compte, c'est de produire. Il faut faire 22 pages par mois." Résultat aujourd'hui revenu en Europe, Kordey est un dessinateur plus que prolixe. Chez Delcourt, il a réalisé la prouesse de sortir 10 albums en 2 ans ! Un véritable exploit qui ferait saliver d'envie beaucoup de ses collègues. "Oui c'est vrai que je peux dessiner vite et beaucoup. C'est sans aucun doute lié à mon expérience américaine mais pas seulement. Les dessinateurs en Europe ont tendance à se focaliser sur le décor au détriment de l'action. Je ne dis pas que c'est mauvais, mais moi je préfère l'action et je ne m'occupe que très peu de ce qu'il y a autour. Par ailleurs, je me documente très peu. Pour les bâtiments, les armes, ce genre de choses, oui. Mais pour le reste, je laisse travailler mon imagination. Ça va plus vite." Et le résultat est très vif, très nerveux. Le trait de Kordey peut s'adapter à tous les styles d'histoire, de l'historique à la science-fiction. C'est véritablement étonnant."Et puis, il faut aussi être réaliste. Le coût de la vie augmente partout et le prix des pages chez les éditeurs n'a pas beaucoup bougé en 20 ans. Quand on a une famille à nourrir, il faut multiplier les pages", sourit Kordey qui avoue travailler 10 à 12 heures par jour et ne prendre jamais de congés. "Mais ce n'est pas grave. Au plus je travaille, meilleur je deviens."Et pour Delcourt, Kordey produit à n'en plus finir. Empire et L'histoire secrète avec Pécau, Le coeur des batailles avec Morvan et Voulyzé et aujourd'hui l'adaptation de Taras Boulba cosignée par le même trio. "Quand Jean-David m'a fait cette suggestion, j'ai dit oui tout de suite. Je suis un grand fan de Taras Boulba dont j'avais lu une excellente traduction. Il y a quelques années, j'avais vu le film avec Yul Brynner et Tony Curtis, c'était horrible et je me suis dit que si un jour j'avais l'occasion, je ferais mieux."Le défi est assurément réussi. On retrouve dans les planches de Kordey l'âme slave des terribles cavaliers cosaques. "Je suis slave moi-même. J'ai ce feeling avec l'histoire. L'âme slave, c'est une manière de voir les choses, un état d'esprit, un art de vivre qui comprend un fort sens de l'honneur et de la fête. Pour nous comme pour les Méditerranéens, la vie est une fête. Plus on va vers le Nord, plus c'est froid..." Mais plus que slave, le dessinateur a un physique à la Taras Boulba, le personnage semble véritablement l'habiter. "Taras est un personnage très fort et j'ai sans doute un peu de lui en moi, mais il me fait surtout penser à mon père."Comme le personnage de Gogol qui devient un peu le sien sous son crayon, Kordey a l'âme d'un combattant qui veut s'imposer sur le marché franco-belge comme il l'a fait aux États-Unis. Avec des albums de cette qualité, nul doute que la renommée ne devrait pas tarder. Lire ce Taras Boulba, c'est goûter le plaisir de galoper dans les plaines sauvages, sentir la crainte qu'inspiraient les Cosaques, frémir de leur cruelle violence. Pour arriver à ce résultat, on ne peut pas oublier de souligner le merveilleux travail d'un jeune coloriste. "Peng est un jeune Chinois qui a à peine 19 ou 20 ans. C'est Jean-David qui nous a mis en contact. C'est un vrai génie. Je n'ai quasiment rien eu besoin de lui dire et voilà ce que ça a donné." Une formidable adaptation d'un roman trop KaibeckMorvan-Voulzyé-Kordey Taras Boulba, t. 1/3, coll. ex-libris, Éd. Delcourt.

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